Gruia Dufaut

ECHANGES INTERNATIONAUX: CABINET D’AVOCATS GRUIA DUFAUT: UNE RÉUSSITE ROUMAINE FONDÉE SUR DES VALEURS INDÉFECTIBLES

ECHANGES INTERNATIONAUX: CABINET D’AVOCATS GRUIA DUFAUT: UNE RÉUSSITE ROUMAINE FONDÉE SUR DES VALEURS INDÉFECTIBLES

Dernière mise à jour: 30 octobre 2014


Me. Dana GRUIA DUFAUT, fondateur à Bucarest du Cabinet d’avocats GRUIA DUFAUT


Me. Dana GRUIA DUFAUT figure parmi les pionniers de l’investissement français à l’étranger depuis vingt-trois ans, ayant entrepris dès 1991 d’immatriculer en Roumanie sa première société mixte. Cette praticienne du droit, formée en France dans les Universités les plus prestigieuses, évoque pour nous quelques ingrédients de cette « sucess story » roumaine.



Vous avez exercé en tant qu’avocat en Roumanie dès 1990, alors que le pays se construisait sur les cendres du communisme... Comment avez-vous eu foi dans le développement de l’économie de la Roumanie ; fallait-il être doué d’un esprit visionnaire pour y croire?


L’audace va de soi avec toute action d’implantation ou de développement des affaires, quelque soit l’endroit et l’envergure d’une telle démarche. Il faut l’assumer. Dans mon cas, la décision de démarrer une activité en Roumanie a également recouvert une dimension émotionnelle.
Ma jeunesse et mon esprit rebelle m’ont poussée à soutenir des grandes causes – la Roumanie, mon pays de naissance, s’était lancée dans un processus démocratique profond tandis que mes compétences en droit des affaires m’ont permis de prendre le chemin de l’entreprenariat.
Les grands investisseurs français et étrangers ont saisi l’opportunité du marché roumain et aussi les avantages que le pays offrait pour le développement de leurs affaires: une main d’oeuvre moins chère mais bien formée, un milieu culturel proche du français et aussi une position géographique avantageuse du pays.
Il ne fallait pas être un visionnaire pour savoir que le pays était en pleine mutation de système politique, jusqu’aux opportunités et aux mentalités. La Roumanie était intéressée pour progresser et faire partie des structures internationales pour s’affirmer en tant qu’Etat important sur la carte de l’Europe. Pour ces raisons, le pays allait s’engager dans un processus d’intégration dans les structures de l’OTAN, puis d’intégration européenne, avec tous les aller–retours des débuts. Les opportunités existaient aussi en ce qui concerne les avocats qui étaient très peu spécialisés, en droit des affaires, la typologie de l’avocat de l’époque étant celle d’un généraliste, qui travaillait dans tous les domaines du droit et qui était tout d’abord un avocat de litiges, rarement un avocat conseil.
J’ai commencé à travailler comme avocat en Roumanie en 1991 et j’ai été l’un des premiers avocats étrangers à me frayer un chemin dans une législation des affaires totalement nouvelle, mais qui ne m’était pas totalement inconnue en tant qu’avocat français. Une très bonne connaissance des pratiques juridiques de France et de Roumanie a donc très bien positionné le Cabinet que j’ai fondé pour offrir des conseils et de l’assistance juridique aux investisseurs français.
Les premiers clients sont devenus au fil des années nos amis et nos promoteurs, car un client content est le meilleur vendeur. Me retrouver aujourd’hui en Roumanie s’explique donc par le fait que j’ai pris des décisions importantes, juste au début de ma carrière, en allant explorer ce nouveau marché où tout était à faire.



Sur quels types de dossiers avez-vous débuté votre activité d’avocat en Roumanie ?


Les années quatre-vingt-dix ont été les années du greenfield et des privatisations en Roumanie. Le Cabinet a assisté de nombreuses sociétés lors de leur arrivée sur le marché sur des opérations de création de sociétés, de fusions, d’acquisitions, de reprises de fonds de commerce, des sociétés d’Etat qui sont devenues des sociétés privées. Il y a toujours eu une dynamique en ce qui concerne l’élargissement des compétences juridiques, tout en tenant compte des problèmes spécifiques auxquels les clients du Cabinet se sont confrontés, en fonction de l’évolution du marché.
Pendant toutes ces années, le Cabinet s’est doté de départements spécialisés pour traiter les affaires concernant le droit des sociétés, le droit social, la fiscalité, les acquisitions publiques, les litiges, etc.



Comment avez-vous subi le ralentissement de la croissance roumaine à partir de 2009 ?


La crise économique a apporté à la Roumanie, tout comme dans le cas d’autres pays européens, une leçon de la démesure, de l’excès et du manque de vision des pouvoirs en matière de politiques macroéconomiques.
En même temps, les entreprises et le marché en général ont été confrontés à des mesures d’austérité plus ou moins appropriées, prises par les autorités. L’une des conséquences de ce phénomène a été qu’un nombre assez important d’entreprises ont été obligées de restructurer leurs activités, de mettre en sommeil leurs opérations d’expansion, sinon de quitter le marché pour des raisons diverses: restructuration de la société mère, déplacement de l’activité vers un autre pays dans la région ou dans les pays émergeants…
Comment le Cabinet a-t-il vécu le ralentissement de l’économie ? Il est vrai que nous sommes restés aux côtés de nos clients pour les aider à effectuer les opérations de restructuration, souvent très complexes...
Outre le conseil juridique, nous avons été appelés à les assister dans les opérations de recouvrement de créances, de sorte que le côté contentieux a pris le devant au détriment des implantations, des acquisitions immobilières.
La crise économique qui a entraîné une nécessaire réévaluation des stratégies des entreprises a aussi illustré, plus que jamais, la persistance d’une certaine mentalité selon laquelle l’avocat est là, tout comme le docteur, pour traiter une maladie, c’est-à-dire un conflit, une crise. Or, on le sait bien, les bons contrats font les bons amis… L’action de prévention est d’autant plus importante, dans le domaine du droit également. L’activité des avocats d’affaires présente un fort côté préventif. Les entreprises qui ont négligé cet aspect l’ont payé pendant la crise.



Comment voyez-vous les vingt prochaines années d’activité du cabinet?


Tout ce que j’ai construit avec mon équipe pendant ces dernières années aura, dans les vingt ans à venir, certainement une autre image mais gardera les mêmes valeurs et principes qui ont guidé notre activité: audace et performance, créativité, confiance et solutions.
Je ne peux faire des prédictions car le monde change à un rythme vertigineux, mais je peux vous dire que je reste optimiste, étant donné le chemin parcouru jusqu’à présent et la capacité du Cabinet de s’adapter pour répondre aux besoins de ses clients et du marché. Il faut savoir aussi qu’en termes d’affaires, les avocats sont les premiers à prendre le pouls des investisseurs et du marché.
Dans un avenir proche, nous envisageons l’élargissement du portefeuille des clients et la consolidation de l’assistance juridique accordée dans certains domaines, tels que l’énergie renouvelable ou l’infrastructure... Des domaines dans lesquels nous sommes intervenus dès 1991, mais qui attendent aujourd’hui de nouveaux investissements, en accord avec les opportunités actuelles du marché roumain. Les domaines de compétence dans lesquels le Cabinet s’est spécialisé ont en commun l’exposition à des projets d’envergure locale, régionale ou internationale. C’est d’ailleurs cette variété de services qui assure notre succès sur le marché.
En même temps, le développement de mon équipe reste une priorité sur mon agenda – tout en préservant une «taille humaine» au Cabinet – ceci constituant aussi une source de consolidation de notre réputation.
Nous allons faire ce que nous savons faire le mieux: offrir des services juridiques personnalisés, dans les meilleurs délais.



Vous êtes l’auteur d’un guide très prisé sur la Roumanie intitulé « Roumanie:Destination réussite». Avez-vous d’autres projets éditoriaux dans le même sens ?


Comme vous le savez, il y a une pratique des Cabinets internationaux d’informer leurs potentiels clients sur les spécificités du marché local. Ils font tous éditer des guides. La plupart ont des titres tels que « …Doing business in…», « Comment investir… »... Ma démarche est allée au-delà car j’ai voulu transmettre aussi un message d’optimisme et livrer gracieusement des informations pratiques de la part de quelqu'un qui connaît bien les roumains et les français.
Le Guide se lit avec aisance ; j’y ai inséré de petites anecdotes comme, par exemple, l’origine du nom de Dacia mais également des conseils pour les personnes souhaitant aborder le marché et voulant apprendre plus sur les coutumes locales.
En effet, il faut bien connaître aussi l’esprit roumain; ce que les roumains aiment, quelles sont leurs sensibilités, les valeurs de ce peuple et leur façon d’agir, pour mieux trouver le chemin de la réussite. Un homme averti en vaut deux. J’ai pensé à une édition mise à jour, comme ce fut le cas pour le premier livre que j’avais écrit en 1994, mais pour cela il faudrait avoir du temps… Après plus de vingt-trois ans d’expérience en Roumanie, je peux dire que le pays à beaucoup changé et que les mentalités ont également évolués : les roumains parlent un autre langage en termes d’affaires. J’ai affirmé, et je continuerai à le faire, que la Roumanie reste une «Destination réussite» et que les opportunités d’affaires y demeurent.



Dans quelle mesure votre cursus universitaire vous a-t-il aidé dans l’exercice de votre pratique d’avocat ?


En 1986, lorsque j’ai achevé mes études par un 3ème cycle en droit des affaires, je n’imaginais pas que, quelques années plus tard, je me spécialiserais en droit des affaires roumain. Evidemment, mon éducation et mon expérience française m’ont grandement servi lors de mes premiers pas d’avocat en Roumanie.
D’ailleurs, les premières années, c’est en qualité d’avocat français que j’ai accompagné tous mes clients sur le marché roumain. Ce n’est qu’après la soutenance de ma thèse de doctorat de droit roumain, en 2002, que je me suis inscrite comme avocat au Barreau de Bucarest.
Les années quatre-vingt-dix ont été aussi des années de pionnier, car j’ai pris le droit des affaires roumain à ses balbutiements et j’ai suivi son développement : les statuts de la première SARL que j’ai créée en Roumanie étaient inspirés du droit français...



Comment se construit l’image d’un avocat par-delà les frontières ?


Une bonne formation professionnelle et l’expérience dans le domaine du droit sont les éléments essentiels pour qu’un avocat soit connu et apprécié. Cependant, la complexité des situations auxquelles nous sommes confrontés nécessite des connaissances approfondies d’économie, de psychologie, de négociation. Il faut avoir un esprit ouvert et créatif, savoir que, dans cette profession, on ne peut travailler avec des « demi-mesures » Il est aussi important que l’avocat soit en accord avec ses clients, qu’il comprenne leur activité et leurs projets, qu’il agisse comme un ami et un « gardien » de leurs intérêts.
Vous m’avez aussi demandé comment se construit l’image d’un avocat ? Il faut beaucoup de travail et d’efforts quotidiens, un souci permanent pour satisfaire les clients et leur assurer les meilleurs services, y compris une démarche permanente pour intégrer les techniques modernes. La réputation d’un avocat lui apporte les clients. Un avocat ne peut tromper son client et le garder en même temps. Le sérieux, le professionnalisme et l’habilité de communiquer sont aussi importantes pour la construction de sa réputation.



Propos recueillis par Sophie Schneider


Interview publié par la revue Echanges Internationaux no. 100/ 2014


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